Entrepreneuriat

Entrepreneur, ton pire ennemi c’est toi !

Nous sommes de plus en plus nombreux à entreprendre et beaucoup d’entre nous témoignent de leur vie d’entrepreneurs au quotidien.

En 2018 c’est 691 000 entreprises créées en France. +28% de micro-entrepreneurs, +20% d’entreprises individuelles. (Source INSEE)

Ces partages d’expériences sont vraiment très enrichissants et permettent d’appréhender la vie d’entrepreneur avec un peu moins de surprises. Pourquoi je dis un peu moins ? Parce qu’on sait très bien que même en étant prévenu on fera quand même nos erreurs, celles qui nous forment. 

POURQUOI FAIRE DES ERREURS C’EST BIEN ? 

Donc malgré le fait qu’on soit prévenus, qu’on nous dise le fameux « Je te l’avais dit », on sait pertinemment que tant que nous n’avons pas fait « la connerie », son enseignement n’est pas correctement ancré en nous.

Faire nos erreurs nous permet de forger notre caractère d’entrepreneur et notre expérience.

Qu’on fasse des erreurs de comptabilité, des erreurs juridiques, des erreurs de débutants, de moins débutants, des erreurs vraiment évitables, celles qui font qu’on s’en veut d’avoir été si idiot.e ce jour là ! Et le plus souvent, qui est le plus en colère contre nous dans ces cas là ? Nous évidemment.

D’ailleurs on ne se trompe pas, on itère sur notre vie professionnelle

Je suis convaincue, pour avoir fait tous ces types d’erreurs, que nous devons être plus indulgents et compréhensifs avec nous-mêmes.

Cela ne nous viendrait pas à l’idée de punir un enfant qui apprend et se trompe. Alors pourquoi sommes-nous aussi intransigeants avec nous ? Soyez bons avec vous, si d’autres croient en nous, on peut aussi s’accorder ce crédit !

Au yoga, on nous répète souvent de remercier notre corps pour ce qu’il nous permet de faire au quotidien, pour notre pratique du jour, qu’on en soit satisfait ou non, d’être bienveillant envers nous même, je pense que cela doit-être pareil dans notre vie professionnelle. 

DE MES ERREURS JE PEUX FIXER DES OBJECTIFS

Auparavant, j’ai organisé des ateliers basés sur la communication afin d’aider les entrepreneurs à comprendre comment lancer leur activité et leur projet. Je posais la question aux participants : « Quels sont vos objectifs à court et moyen terme ? » et j’avais des réponses tellement vagues, telles que « vendre », « vivre de ma passion »… qu’il était très difficile pour eux de voir quelle direction prendre.

Des objectifs trop vagues, trop longs dans le temps, ne nous permettent pas de nous projeter. Bien sûr, nous voulons tous vendre et développer notre business, tout le monde le veut. Mais comment, par quoi commencer, où mettre notre énergie, pour quels retours et comment vérifier que cet objectif a été bien réalisé et réussi ?

On peut évidemment avoir toutes sortes d’objectifs, des objectifs pour notre business lui même ou pour notre plan de vie professionnelle de manière globale, l’important dans tous les cas est de bien le décrire et de mettre en place des critères qui nous permettrons de vérifier que nous avons réussi.

Bouclons la boucle maintenant, si on échoue ? C’est possible, on ne va pas se mentir, alors il faudra analyser et se demander si notre objectif n’était peut être pas trop vaste, étudier les différentes raisons de cet échec au risque de les reproduire, d’ailleurs un objectif peut tout à fait évoluer en cours de projet.

Dans tous les cas, tout ce qu’on apprend dans ces moments là, n’est pas vain. Le nerf de la guerre, quand on développe son business, c’est l’argent et le stress qu’il génère. Il peut nous faire prendre des mauvaises décisions, nous faire dévier ou lâcher un objectif.

Il faut une bonne dose d’optimisme et de motivation, se dire vraiment : JE VAIS Y ARRIVER !

Il est beaucoup plus facile de tomber dans une énergie négative que de sourire tous les jours, mais sourire tous les jours te donnera l’énergie pour être dans une énergie positive, tu me suis ? Et là, on se dit, facile à dire, alors non, pas du tout, j’essaie moi-même de m’en convaincre, parce que je sais que ça fonctionne. On préfère tous croiser dans la rue quelqu’un qui à l’air heureux que quelqu’un fait la tête.

Souris même si tu n’en a pas envie. Les gens te renverrons ce que tu leurs donnes.

Partons sur un exemple concret : J’ai démarré mon activité de communication visuelle en 2007 en Alsace. J’ai monté lentement un bon réseau qui m’a permis de ne pas devoir vraiment démarcher, beaucoup de bouche à oreille et de réseautage. En 2017, j’en profite pour démarrer une licence de cheffe de projet digital. En 2018, on a tout quitté pour venir en Loire-Atlantique, parce qu’on rêvait d’être proches de l’océan. Je me suis donné comme objectif de remonter mon business en 6 à 9 mois. Au bout de 3 mois, je n’en n’avais pas l’énergie. Déménager coûte cher, occupe beaucoup de temps, chamboule les enfants, il faut remonter son réseau professionnel, c’est énormément de stress pour une personne seule.

J’ai donc dû m’avouer que j’avais peut-être vu trop grand et surtout je n’avais pas pris en compte beaucoup de données non négligeables. J’ai donc changé d’objectif, qui était fin octobre de trouver un job pour la fin d’année. A partir de tout début janvier j’ai été salariée 6 mois en tant que cheffe de projet et proxy product owner.

Donc objectif réussi ! Mais ça n’était pas MON objectif de vie professionnelle. Et comme rien n’arrive pas hasard, j’ai découvert des métiers qui m’ont passionnée, on m’a laissé carte blanche pour gérer les projets et j’ai pu découvrir ce que je veux faire maintenant. Après 6 mois de salariat, je reprends mon activité indépendante avec ma SASU, je bénéficie d’ARE, première fois de ma vie où je peux enfin être plus sereine, je ne vous cache pas que ça change la vie, sans pour autant me reposer sur mes lauriers, j’ai un an avec 60% de mon ancien salaire. 

Je sais que je suis à l’aise avec les gens, que j’aime les aider à créer, innover, que j’aime faire du réseau, j’adore le design, l’UX, la psychologie, c’est ce que je veux faire. Mes objectifs vont dans ce sens.

Ce qu’il faut retenir c’est que pendant mes 12 ans de freelance j’ai eu tous les ans des hauts et des bas. J’ai eu des gros moments de doute, surtout à la naissance de mes deux enfants. Je ne vais pas en parler là, mais accoucher, s’occuper de ses enfants et gérer son activité, c’est tout un programme, pas uniquement en terme d’organisation, mais qui va beaucoup jouer sur notre moral et nos décisions.

J’en suis donc là, en janvier 2020, à être sûre que ce que je veux c’est accompagner les entreprises dans la mise en place de leur outils digitaux, les accompagner dans la gestion de leurs projets en leur donnant des clefs pour travailler dans de meilleures conditions. A parler design, faire des ateliers, des conférences pourquoi pas. Me former plus officiellement au Design Thinking, pour tout ça, il va falloir investir, du temps et de l’argent, mais l’important est d’être en accord avec mon projet ! 

Sur cette belle philosophie, voyons comment :

TENIR SES OBJECTIFS

On peut moduler nos objectifs, c’est même préférable plutôt que foncer tête baissée et se rendre compte qu’on va se planter si on peut l’éviter. 

Je me suis fixé un objectif fin juillet, je l’ai décomposé en plusieurs objectifs pour être sûre de pouvoir avancer sans partir dans tous les sens et surtout pouvoir constater son avancement et vérifier qu’il est tenable. 

Je mets en place mes petits objectifs (je dis petits, mais ils ne sont pas moins difficiles, c’est juste qu’ils sont des sous-objectifs).

Evidemment, tout ne dépend pas de moi et donc tout n’est pas facile. En même temps si on entreprend on n’est pas quelqu’un par défaut que se contente de la facilité. Et donc parfois des éléments arrivent et mettent à mal notre objectif principal ou nos sous-objectifs.

C’est là, qu’il faut tenir bon ! Si notre objectif concerne notre choix de vie professionnelle, qu’il est mûrement réfléchi, alors là il va falloir puiser dans toute notre énergie et notre volonté pour ne pas céder à la facilité.

Alors non l’idée n’est pas non plus de s’acharner si on n’est plus en phase avec notre projet, on peut changer d’avis en cours de route, ce n’est pas une mauvaise chose. Mais si on est convaincu par notre choix, alors on se doit de mettre tous les moyens en place pour y arriver. Même si financièrement ce n’est pas forcément facile, si c’est stressant, si c’est contrariant, si on se réveille à 4h du matin parce que notre cerveau bouillonne de questions sans réponses. Si on est intimement convaincu de ce qu’on veut, il faut y aller. Personne ne va la faire à notre place.

Pour s’aider il est préférable de se donner un délai pour que la situation ne dégénère pas. Par exemple la fin d’allocations chômage si ce cas se présente, c’est assez décisif !

POURQUOI C’EST DUR DE NE PAS CEDER A SES PEURS ?

A moins d’être cette personne tout le temps de bonne humeur, bien que même qu’elle puisse aussi avoir des coups de mou, il n’est pas facile d’être toujours au top, à fond, de bonne humeur, souriant. Il est parfois plus facile de se dire,  » et bien tant pis c’est comme ça, si ça n’a pas fonctionné alors j’arrête. Pourquoi continuer si je n’ai pas de retours « … on se pose souvent énormément de questions auxquelles nous n’avons pas toujours les réponses et c’est déstabilisant, parfois déprimant.

Par moment, j’ai envie de tout plaquer, de prendre une solution de facilité et me laisser porter par les évènements. J’y pense, furtivement, et c’est là qu’il faut se donner l’électrochoc ! On peut en parler avec des soutiens, des proches, des amis, un coach, des autres freelances en allant à des afterworks, il est capital en tant qu’entrepreneur de ne pas négliger son réseau, pour notre business et pour notre moral, l’un ne va pas sans l’autre. Surtout ne pas garder ses peurs pour soi. Je vois qu’on a souvent peur du jugement de l’autre. On a peur d’être moins bon, moins compétent, moins légitime…

On perd un temps fou en essayant de nous convaincre qu’on est moins biens que les autres. Et le pire c’est que ça marche !

Alors mettons autant d’énergie à nous convaincre qu’on est bons !

Penser à arrêter (ou arrêter) d’entreprendre n’est pas mal et ça n’est pas une honte non plus, ça ne veut pas dire qu’on est moins bon qu’un autre, on passe tous par différentes phases et surtout on est tous différents, d’ou l’importance de pouvoir parler avec des personnes de tout horizon. Si on arrive à surmonter une peur, à aller au delà, on doit en être fier tout comme on ne doit pas se reprocher de ne pas avoir réussi. Il faut accepter son choix dans tous les cas.

Notre état d’esprit nous aide à lancer ou développer notre business, par ce que nous dégageons, notre énergie, notre envie de réussir. Parfois c’est plus facile quand on a un modèle, un homme ou une femme de référence, on peut d’identifier et se motiver pour lui ressembler, dégager son énergie, prendre sa posture, calquer son aisance, un peu comme au théatre…

Au fur et à mesure que j’ai écrit ça, j’ai trouvé un autre ennemi : c’est la peur que véhicule les autres. Elle peut être contagieuse, donc il faut s’en prémunir. On croisera toujours des gens qui reflètent leur propre vie dans la nôtre et qui, cachés derrière l’envie de nous éviter des écueils vont nous transmettre leurs propres angoisses. Attention à bien leur laisser. Ce sont les leurs, pas les vôtres ! 

J’espère que ce post va vous donner envie de vous booster dans vos projets ! En tout cas je m’en sers pour me motiver moi-même, je suis d’autant plus confortée dans mes objectifs, même si rien n’est facile !