L’UX sur le terrain
L’expérience utilisateur est devenue une discipline phare qui a clairement explosé pendant la pandémie. Pas de surprise, on a demandé aux gens de tout faire à distance, ça a vite été l’angoisse générale.
Je me suis dit qu’après plus de 5 ans en tant qu‘UX Designer et UX Strategist je pouvais me permettre de faire un état des lieux de la cause UX sur le terrain. Bien entendu, cela n’engage que moi et mon expérience.
Situer ma façon de travailler
Pour la situer un peu mieux justement, je vais vous exposer comment et avec quelles structures je travaille afin que vous voyez si ça vous parle. Et aussi, je vais vous dire ce que je ne fais pas, comme ça pas d’histoire !
Ce que je ne fais pas !
Commençons par ce que je ne fais pas : Je n’ai jamais travaillé dans une agence ou entreprise qui dédie du budget à un tâche précise UX : UX Researcher, UX designer, UX stratégiste, UX writer, UI… j’ai toujours travaillé sur des projets où j’utilise mon profil en T de Designer UX, ce qui est assez courant chez les freelances.
PS : Pour les dubitatifs du profil en T, j’attends une critique fondée avec un contexte clair ! 🤪
Ce que je fais !
Je travaille en freelance avec des structures et organisations de tailles et de fonctionnements différents. Je peux travailler pour une Institution Européenne, pour un grand groupe mondial ou français. Pour une petite structure, pour des ESN en sous-traitance, seule ou en équipe, imposée ou choisie… Dans toutes ces possibilités mon profil d’UX Designer est utilisé de la même manière.
La compréhension de l’UX
Il est encore nécessaire de faire beaucoup de pédagogie et d’onboarding sur l’UX autant auprès des clients que des équipes qui travaillent sur un projet.
Il arrive que les sociétés de services n’aient pas encore compris la portée de l’UX et staffent mal des UX Designers, qui terminent en UI Designer ou chef de projet.
Une fois sur les projets, il est nécessaire d’expliquer le scope de l’UX et le rôle qu’on va pouvoir prendre. Parfois, on constate des décalages.
Sur des projets de petite envergure, il est nécessaire d’expliquer encore plus la portée de notre travail et les résultats qu’on va apporter. J’ai vraiment l’impression que ce sont les projets les plus exigeants sur les outcomes. Ces clients ayant un budget serré et étant ceux qui le gèrent, ils vont vouloir plus de preuves, alors que dans les grosses structures que j’ai pu voir, il y a plus de « laxisme ».
Les écoles qui forment à l’expérience utilisateur
De plus en plus d’écoles proposent des formations UX Designer certifiantes : les Gobelins, l’Ecole Multimédia, ECV Digital, Ecole de Design de Nantes Atlantique (liste non exhaustive). On a aussi les facultés en ergonomie et psychologie. Ces écoles forment en 5 ans des Designers.
On trouve aussi des formations en ligne plus ou moins longues (Openclassrooms, le Laptop, Usabilis…), à mon sens ces formations manquent cruellement de théorie sur l’ethnologie, l’ergonomie, les sciences humaines, cognitives, comportementales…) et non en ne devient pas UX Designer en 5 jours.
La maturité UX
On parle de plus en plus de maturité UX mais comme ça n’est pas un article qui lui est dédiée, je vous laisser lire chez NN Group les différents états de maturité.
Je n’ai évidemment pas croisé d’entreprises avec le plus haut degré de maturité. Même dans mes contacts qui travaillent des dans grosses structures, elles ne sont pas en mode « User-driven ».
Toutefois, si vous avez des exemples d’entreprises auto-gérées en UX, n’hésitez pas à nous les partager en commentaire.
Dans tous les cas, ce que je souhaite souligner, c’est que la maturité de l’entreprise n’est pas forcément proportionnelle à sa taille. Une chance pour nous Designers, il existe encore des structures à convertir et accompagner.
Le futur de l’expérience utilisateur
Depuis 2021, les offres d’emploi autour de l’UX tendent à gagner en sérieux et se spécialiser par métiers (strategist, researcher, designer, writer, ergonome, product designer…).
Avant ça, on avait surtout l’impression que l’UX Designer était le couteau suisse, celui qui allait devoir porter toute la charge et tout concevoir de l’idée au produit.
Je dirais que couteau suisse n’est pas profil en T, un profil en T peut avoir des expertises pointues de prédilection et ne tend pas forcément à tout faire par volonté, mais plus en raison d’un contexte précis.
Enfin, l’émergence des métiers de l’expérience utilisateur arrive doucement à une meilleure compréhension de sa portée (ce qu’elle est, ce qu’elle fait), mais ne nous emballons pas, on est encore loin du compte.
Je suis surprise de lire encore des posts qui expliquent la différence entre UX et UI, je pensais que c’était acquis, comme quoi, il est nécessaire de vérifier ses croyances.
Mon constat
On va avoir besoin de plus en plus de Designers compte tenu des sujets émergeants, tels que l’environnement, la pollution numérique, la géopolitique, le Web3, l’inclusion, etc. l’importance étant de continuer à évangéliser l’expérience utilisateur auprès des entreprises et organisations des différents secteurs.
Délimiter l’UX et définir toutes les manières de mesurer son bénéfice n’est pas chose facile, d’ailleurs est-ce possible compte tenu de sa frontière avec d’autres métiers et sciences ? En tant qu’insatiable curieuse je suis tentée de dire non !
Tu veux lire des trucs sur l’UX :
Non, la solution n’est pas livrée avec le Designer au début du projet.